Ce n’est pas une crise, c’est à la faillite du système que nous assistons !
-
Un système basé sur l’exploitation de l’Homme par l’Homme ;
-
Un système qui oblige des êtres humains (sous prétexte qu’ils sont des facteurs de production) à vendre leur force de travail ;
-
Un système où tout s’achète pour être vendu le plus cher possible ;
-
Un système où on spécule et où la croissance et la compétitivité semblent être les facteurs essentiels ;
-
Un système où les 358 personnes les plus riches du monde possèdent autant que 2,3 milliards des plus pauvres ;
-
Un système où les uns gèrent le superflu, amassent, conservent, alors que d’autres vivent dans l’exclusion et la précarité.
Alors que faire ?
- moraliser ce qui est immoral ???
- tolérer ce qui estintolérable ???
Eh bien …. NON !!!
Il faut tout simplement commencer, recommencer à résister – à comprendre – à analyser – à proposer – à expérimenter.
Comment cela est-il possible ?
-
Résister signifie ni plus ni moins qu’on ose aller à contre-courant, prendre des risques, s’opposer (tout en respectant l’adversaire), lutter ;
-
Comprendre c’est analyser le système capitaliste, les finances et… découvrir que :
– la monnaie, l’argent n’est rien, rien qu’un déclencheur d’activité destiné à faciliter les échanges et non pas à spéculer, à distribuer équitablement les produits ;
– l’Etat doit retrouver son droit régalien de battre la monnaie (au lieu de se contenter d’injecter des milliards dans les banques) en émettant une masse monétaire équivalente aux richesses produites ;
– les ressources de la planète doivent être gérées avec prudence, avec le souci permanent des générations futures ;
– l’entreprise doit devenir un espace où les uns et les autres retrouvent le plaisir d’entreprendre, se partagent les tâches, les responsabilités et le pouvoir et produisent des biens, des services utiles à la population ;
– les activités informelles, les actes gratuits, les notions de services doivent être encouragées et développées ;
– chaque être humain a droit sur cette terre à un revenu d’existence, un ticket pour la vie ;
– que le travail doit être considéré comme un service civique rémunéré par un revenu spécifique ;
Et de ce fait on prend conscience :
– que les affaires du monde sont les affaires de tout le monde ;
– qu’il s’agit de permettre à chaque individu de s’épanouir pleinement dans le respect, le souci de réaliser le bien commun de vivre ensemble ;
Vaste programme ! utopie ! irréaliste ! etc… ! diront certains….
Eh bien NON !
C’est après avoir compris, analysé, imaginé d’autres solutions, compris que la croissance et la compétitivité ne sont pas des passages obligés, qu’il faut commencer aujourd’hui et sans plus tarder à expérimenter, en évitant de tomber dans le piège de la gestion de la précarité et en ayant conscience de nos possibilités et nos limites.
Cela passe par de multiples expériences :
-
des coopératives de production où effectivement on applique les règles un Homme (avec un grand H) = une voix ;
-
des coopératives d’activités porteuses de projets concrets et innovants ;
-
des structures d’insertion par l’économique qui redonnent aux personnes le goût de l’effort et leur permettent d’être reconnues socialement ;
-
des systèmes d’échanges locaux (les SEL) monnaies complémentaires (Le Sol par exemple) qui permettent d’échanger, de créer du lien social en empêchant la spéculation.
Cela suppose également :
-
un effort de formation permanente d’éducation populaire, de communication pour faire comprendre les mécanismes, connaître et mettre en lien des expérimentations ;
Et… cela sera possible à condition d’y croire, de s’investir (dans le bon sens du terme).
Alors… allons-y ! Arrêtons d’en parler, faisons-le !
.
Roger Winterhalter
Novembre 2008
.
publié dans le n°1 d’avril 2009, mis en ligne le 21/11/2011
Commentaires récents