Planet13, un cybercafé suisse par et pour les précaires
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Des gens concernés par la pauvreté, chômeurs et exclus voulaient ouvrir un espace pour que tous aient accès à internet et à la technologie moderne. « Internetcafé Planet13 » a ouvert à Bâle en juillet 2007, en centre ville, bien accessible par les transports publics.
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Pour rechercher du travail et pour communiquer avec le monde moderne, on a besoin d’ordinateur, de correspondre par Internet, d’imprimante, de cartouche d’imprimante, de papier, d’enveloppes, etc. Ce sont des dépenses que beaucoup de gens concernés par la pauvreté ne peuvent pas se payer.
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C’est ainsi qu’est venue l’idée d’un cybercafé qui propose gratuitement l’accès à internet et des services connexes : impression, scanner, rédaction de courrier (modèles types, corrections), banque de données, travail d’image, traductions. Un lieu qui puisse devenir un point de rencontre des couches sociales différentes.
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L’idée de cybercafé a été présentée en 2006 lors d’une conférence sociale organisée à Bâle par la grande institution Christophe Merian1. L’écho a été très positif, et le soutien de Christophe Merian Stiftung décisif. Son institution s’est engagée à payer les charges de structure : loyer, électricité, frais téléphoniques, assurances et d’autres dépenses importantes. Une phase de préparation de 3 ans 1⁄2 aura été nécessaire.
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Aujourd’hui, « Internetcafé Planet13 » reçoit chaque mois 2500 hôtes de toutes origines. 60% sont des réfugiés dont la demande d’asile est traitée en Suisse, les autres sont sans-papiers, émigrants, travailleurs pauvres, sans-abri, chômeurs, bénéficiaires de l’aide sociale, bénéficiaires de retraites invalidité, retraités vivant dans la misère… et également de gens à l’aise financièrement. Les besoins des hôtes sont ainsi très variés. Cinq jours par semaine, incluant les samedis et dimanches, chacun peut s’assoir, prendre un café ou un thé, lire des journaux et revues, et profiter des services.
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L’équipe de Planet13, elle aussi, est multiculturelle, tous ses membres sont concernés par la pauvreté et/ou l’exclusion. Chacun y travaille bénévolement2. Même le Commissaire aux comptes est bénévole. L’équipe est autogérée, avec le soutien d’un Conseil d’Administration dont le rôle est de soutenir, pas de décider.
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Elle a développé une offre variée :
– cours gratuits d’informatique pour débutants et d’approfondissement
– cours gratuits d’anglais pour débutants et d’approfondissement
– cours gratuits d’allemand (alphabétisation, rédaction de courrier)
– université d’en bas : soirées culturelles, université populaire, thèses, discussions…
– soirées cinématographiques (les vendredis soirs)
– expositions, réservées aux artistes concernés par la pauvreté (2 à 4 par an, aucune commission n’étant prélevée sur les ventes)
– atelier de réparation d’ordinateurs (y compris ordinateurs portables)…
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On voit à Planet13 beaucoup de pauvreté, d’exclusion et de désespoir. Il y a également beaucoup de beaux moments. Tous sont dans la même nécessité, les encadrants comme les hôtes, et cela les lie mutuellement d’une façon belle et solidaire. Les hôtes comprennent que les encadrants ne sont pas orientés par la recherche de profit personnel, puisqu’ils ne sont pas payés.
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Le cybercafé Planet13 s’est fait beaucoup de relations, il est très prisé par les sociologues, journalistes, artistes… Les organismes publics y envoient régulièrement du monde. La presse a écrit de nombreux articles très positifs. La télévision suisse a invité l’équipe à une émission de discussion. En 2009, il a reçu le prix Schappo du gouvernement de la ville de Bâle, une reconnaissance pour l’engagement dans le quotidien.
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Avji Sirmoglu* et Christoph Ditzler**
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Klybeckstrasse 60
4057 Basel – Suisse
0041(0)61 322 13 13
www.planet13.ch
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* relations publiques et culturelles
** gestion du projet et cours d’informatique
2 NDLR : en Suisse, les petits salaires sont absorbés par l’Aide sociale, d’où la préférence de ne pas être payé du tout.
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publié dans le n°5 de mars 2011, mis en ligne le 14/12/2011
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