Se loger
C’est un droit, ne l’oublions pas, ne l’oublions jamais ! Et pourtant, c’est un droit dont sont privés des milliers, des millions de personnes (selon le rapport annuel de la Fondation de l’Abbé Pierre, il y a en France, 3,5 millions de mal logés dont 100.000 SDF. En fait, il y a 10 millions de personnes touchées de près ou de loin, par la crise du logement, alors qu’on compte 1,8 à 2,5 millions de logements vacants).
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Voilà un constat affligeant ! Voilà pourquoi, il ne s’agit pas de se contenter de faire du social, de parquer les plus démunis d’entre-nous dans des logements souvent insalubres, dans des quartiers transformés en ghettos. Voilà pourquoi, il faut avoir, dans nos quartiers, le souci permanent de la mixité sociale, de jumeler l’habitat collectif à l’habitat individuel.
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Cela passe par des expérimentations concrètes telle que Domi-Coop, une Agence Immobilière à vocation sociale, qui permet à des personnes de se loger sur la base des valeurs de solidarité et de dignité humaine. Cela passe aussi par des projets d’auto rénovation PAR et POUR des personnes en situation de précarité, dans le respect, dans le cadre d’un alter développement non inféodé à des objectifs de croissance effrénée.
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Mais il faudrait aller plus loin et apprendre ou réapprendre à dépasser le clivage entre la propriété privée et la location classique.
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A ce titre, je cite l’exemple concret du petit village vosgien, dont la municipalité a racheté et rénové certaines fermes abandonnées pour y faire vivre des personnes qui n’auraient pas pu toutes seules. Les occupants ont dépassé leur condition de locataires, dépendant du bon vouloir du propriétaire. Je signale que cette initiative est évidemment reproductible, dans le cadre d’initiatives privées et… le plus important, c’est qu’elle laisse préfigurer la propriété d’usage.
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En effet, ne peut-on imaginer que l’État, les collectivités, prennent l’initiative de construire, de rénover des immeubles, des maisons et les mettent à la disposition des occupants, sous forme de contrats d’occupation à durée indéterminée par lesquels les occupants ont la garantie d’être logés et s’engagent en contre-partie à maintenir les lieux en bon état ?
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Et c’est ainsi que l’on passerait de la notion de propriété privée-privante à la propriété d’usage.
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Tout cela est possible, il suffit d’arrêter d’en parler et de le faire !
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Du côté du Colibri, l’objectif de 700 abonnés n’est pas encore atteint, nous ne sommes pas encore assuré de l’avenir. Rappelons que le financement européen obtenu pour l’année 2009 n’est pas reconductible. Ceci étant, le lectorat se développe petit-à-petit. Quelques lecteurs ont acheté à l’avance des numéros pour les revendre. Des salons nous offrent des facilités pour obtenir des stands. Un don de 3.000 Euros de l’association La Nef nous donne une grande bouffée d’air… Nous remercions grandement tous ces gestes de dynamisme et de générosité. Pile et face, l’aventure continue, à chacun de faire sa goutte d’eau.
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Roger Winterhalter
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publié dans le n°3 d’avril 2010, mis en ligne le 25/11/2011
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