Le New Deal contre le Revenu d’Existence
.
Roosevelt ne devrait pas être présenté comme « un héros qui a su limiter les gros salaires et les affres des banquiers et actionnaires ». Car son New Deal aura surtout été une diversion pour éviter aux USA d’adopter le dividende universel et pour maintenir le système d’argent-dette contrôlé par les banquiers privés de la FED.
.
Merci au site Thirst for Justice1, inspiré par le Crédit Social de Clifford Hugh DOUGLAS2 (concept cousin de l’Économie Distributive), pour l’article de la page « CREDIT SOCIAL AUX USA EN 1932 »3 dont nous reprenons et reagençons ici des extraits.
.
Le « bill Goldsborough »
« Loi pour rendre au Congrès son pouvoir constitutionnel d’émettre la monnaie et d’en régler la valeur ; de fournir un revenu monétaire à la population des Etats-Unis d’Amérique avec un pouvoir d’achat fixe et équitable du dollar, suffisant en tout temps pour permettre à la population d’acheter les biens et les services désirés selon la pleine capacité des possibilités du commerce et de l’industrie des États-Unis d’Amérique… Le système actuel, qui émet l’argent à travers l’initiative privée pour le profit, résultant en fréquentes et désastreuses inflations et déflations, doit cesser. »
Le projet de loi prévoyait aussi un escompte sur les prix à être remboursé aux marchands, et un dividende, devant commencer à $5 par mois (en 1932), à chaque citoyen de la nation. Plusieurs groupes témoignèrent en Chambre en faveur de ce projet de loi, faisant ressortir qu’il contenait tous les mécanismes nécessaires pour empêcher toute inflation des prix.
(…)
« Une majorité écrasante des membres du Congrès américain (289 contre 60) était déjà en faveur de cette loi en 1932 ; et cela dure encore depuis, sous une forme ou sous une autre. Seul l’espoir futile que le nouveau Président d’alors (Roosevelt) puisse rétablir la prospérité sans abandonner le système d’argent-dette dont l’Amérique avait hérité, empêcha le Crédit Social de devenir la loi des USA. En 1936, lorsque le `New Deal’ (solution de Roosevelt) se montra incapable de régler efficacement la crise économique, les partisans du Crédit Social revinrent en force. Le dernier effort significatif pour gagner son adoption survint en 1938. » (W. E. Turner, Stable Money, p. 167.)
Même le dividende et l’escompte compensé, deux éléments essentiels du Crédit Social, étaient mentionnés dans ce projet de loi, qui fut surnommé « bill Goldsborough », du nom du député démocrate du Maryland, T. Alan Goldsborough, qui le présenta en Chambre pour la première fois le 2 mai 1932.
Deux personnes qui soutinrent le projet de loi retiennent particulièrement notre attention : Robert L. Owen, sénateur de l’Oklahoma de 1907 à 1925 et directeur de banque pendant 46 ans, et Charles G. Binderup, député du Nebraska. Owen publia un article en mars 1936 dans la revue de J. J. Harpell, « The Instructor » (et sa version française, « Le Moniteur »), dont Louis Even4 était le rédacteur-adjoint. Quant à M. Binderup, il donna plusieurs causeries à la radio des USA, durant la crise, pour expliquer les méfaits du contrôle du crédit par des intérêts privés. « Vers Demain » a déjà publié une de ses causeries sur les « Colonial Scripts » de Benjamin Franklin5. Voici des extraits du discours de Robert Owen à la Chambre, le 28 avril 1936 :
« …le projet de loi qu’il (Goldsborough) présenta alors, avec l’approbation du Comité sur les Banques de la Chambre – et je crois que ce fut pratiquement un rapport unanime. Ce projet de loi fut débattu deux jours à la Chambre, un très simple projet de loi, établissant la politique des États-Unis d’Amérique de rétablir et de maintenir la valeur de la monnaie, et ordonnant au Secrétaire du Trésor, aux officiers de la Commission de la Réserve Fédérale et aux Banques de la Réserve Fédérale, de rendre cette politique effective. C’était tout, mais suffisant, et le bill passa, non par un vote partisan : 117 députés républicains votèrent en faveur de ce projet de loi (qui avait été présenté par un député démocrate), et le bill passa par 289 voix contre 60, et de ces 60 députés, seulement 12, par la volonté du peuple, sont encore au Congrès.
« Ce bill fut défait par le Sénat.
(…)
Le plus ardent opposant à ce projet de loi au Sénat était Carter Glass, ancien Secrétaire du Trésor, et farouche partisan de la « Federal Reserve » (contrôle privé de la monnaie) [ndlr : organisme privé contrôlé par les familles Rothschilds, Rockefellers et Morgans, cf. www.pierrederuelle.com/de-obsolescence-du-systeme-politique]. Aussi, le Secrétaire du Trésor (Ministre des Finances) de Roosevelt, Henry Morgenthau, fortement opposé à toute réforme monétaire, disait qu’il valait mieux « donner une chance » au « New Deal » de Roosevelt.
Ce qui aida le plus les adversaires du bill, c’est l’ignorance quasi totale de la question monétaire dans la population… et même dans le Sénat. Certains sénateurs, ignorant même jusqu’au mécanisme de la création de l’argent (crédit) par les banques, s’écriaient : « Mais le gouvernement ne peut pas créer de l’argent comme ça ! Ça va faire de l’inflation ! » Et d’autres, tout en admettant la nécessité de la création d’argent sans dette, ne voyaient pas la nécessité du dividende ou de l’escompte compensé. En fait, toutes ces objections tombent d’elles-mêmes après une étude un peu sérieuse du Crédit Social.
.
Et encore plus lorsqu’on étudie l’Économie Distributive !
Faut-il voir un complot des propriétaires (privés) de la FED derrière Roosevelt et les détracteurs du « bill Goldsborough », qui rappelons-le, avaient déjà fait capituler le Congrès et le gouvernement des USA en 19136 ?
Toujours est-il que le New Deal et la 2è guerre mondiale ont eu raison de cette tentative de Dividende Universel et de reprise en main démocratique de la création monétaire.
.
4 dirigeant du journal « Vers demain », partisan du Crédit Social et également ultra-catholique et anti-communiste primaire.
5 voir son numéro d’août-septembre 1993
6 www.bankster.tv/index.php?topic=114.msg162#msg162
.
publié le 11/01/2012
ajout d’une précision sur la FED le 16/04/2012
Commentaires récents