jeudi, 21 of novembre of 2024

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Crise ECOronavirus : Au profit des banques ou des peuples ?

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Les mesures d’exception prises pour enrayer le Coronavirus (arrêt des écoles et de la plupart des activités économiques) vont empêcher les comptes bancaires de se remplir à la fin du mois. Elles ne permettront pas à la plupart des individus-entreprises-collectivités de payer leurs dettes, en particulier leurs charges et remboursements d’emprunts. Jackpot pour les banques ? Comment éviter la faillite généralisée ?

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Le New Deal contre le Revenu d’Existence

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Roosevelt ne devrait pas être présenté comme « un héros qui a su limiter les gros salaires et les affres des banquiers et actionnaires ». Car son New Deal aura surtout été une diversion pour éviter aux USA d’adopter le dividende universel et pour maintenir le système d’argent-dette contrôlé par les banquiers privés de la FED.

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Merci au site Thirst for Justice1, inspiré par le Crédit Social de Clifford Hugh DOUGLAS2 (concept cousin de l’Économie Distributive), pour l’article de la page « CREDIT SOCIAL AUX USA EN 1932 »3 dont nous reprenons et reagençons ici des extraits.

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Le « bill Goldsborough »

« Loi pour rendre au Congrès son pouvoir constitutionnel d’émettre la monnaie et d’en régler la valeur ; de fournir un revenu monétaire à la population des Etats-Unis d’Amérique avec un pouvoir d’achat fixe et équitable du dollar, suffisant en tout temps pour Read more »


Éducation dépolluée de l’argent

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Danièle habite dans un pays qui a adopté l’Économie Distributive depuis quelques années, elle raconte comment l’éducation fonctionne avec beaucoup plus de cohérance.

Extraits des « Affranchis de l’An 2000 »1 de Marie-Louise Duboin
(c
hapitre « L’éducation repensée », dont les dialogues dans le texte sont ici retranscrits sous la forme de monologues)

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Éducation et enseignement peuvent-ils être si différents ? () Fondamentalement () ! Ce qui a changé, c’est le but vers lequel on tend quand on a la charge de l’éducation et de la formation d’un enfant. C’est toujours d’en faire un homme. Celui qui devra consacrer sa vie à se battre contre ses semblables pour gagner de quoi vivre ? Ou celui qui, membre à part entière d’une société humaine, pourra consacrer tous ses efforts à la rendre meilleure en y trouvant son propre épanouissement ? () Notre nouveau système économique, en changeant les motivations des actions humaines, a modifié l’esprit dans lequel on élève les enfants, et nous a permis d’y consacrer un maximum de moyens. ()

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Inséré dans l’environnement

Notre but est de parvenir au meilleur équilibre possible entre l’individu et la société : que les échanges entre eux soient tels que l’individu n’abandonne rien de sa personnalité, tout en donnant le meilleur de lui-même pour parvenir à la plus grande « convivialité ». Cet équilibre passe par un double apprentissage.

D’une part nous inculquons aux enfants, dès leur plus jeune âge, le sens du respect des autres. Alors que « la resquille » passait pour une preuve d’intelligence dans le monde basé sur le profit (toujours pris à quelqu’un), nous apprenons aux enfants à éviter de « peser » sur les autres : avoir le souci de ne pas marquer leur passage de façon désagréable, de ne pas créer de gêne à autrui. Nous tenons à ce qu’ils soient très tôt habitués aux contraintes qu’imposent la vie en société, cette société dont ils vivent, obligatoirement. ()

D’autre part, nous apprenons aux enfants à ne pas se laisser faire, à ne pas être « des moutons ». Ceci implique l’acquisition d’un bon esprit critique, l’étude des « trucs » destinés à berner un public non averti. () Certes nous avons supprimé, tout naturellement en même temps que le profit, toute la publicité mercantile. Mais notre société est une société de concertation : elle s’autogère. Les décisions y sont prises en commun, après des débats publics. Il importe donc que chaque individu ait acquis les moyens d’y défendre son point de vue et sache, quand c’est nécessaire, déceler les intentions des autres. Nous avons considérablement développé l’apprentissage de ce qu’on appelle la dynamique des groupes et de la tenue de réunions contradictoires. ()

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Têtes bien faites

Nous sommes entrés dans une ère de l’histoire de l’humanité celle-ci, débarrassée de l’obligation de consacrer toutes ses forces à assurer sa survie, acquière la possibilité de développer ses facultés à autre chose : à l’art, à la science, à la réflexion philosophique, à la culture en général, bref à faire évoluer son esprit. () Après les progrès spectaculairement rapides des techniques, nous avons assisté à des progrès tout aussi rapides de la culture non plus seulement pour un petit nombre mais pour une proportion très vite croissante de la population. ()

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Études payées

Quand on a choisi un métier, la Société vous en offre la formation, quelle qu’elle soit, et vous verse le Revenu Social aussi longtemps que vous faites preuve des aptitudes nécessaires et de persévérance. ()

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Enseigner par vocation

Les rapports de coopération entre les enseignants et les parents sont plus faciles : rien ne les fausse plus si radicalement que le faisaient les différences de classe entre eux. ()

Certes, tous les professeurs ne sont pas doués pour la pédagogie. Mais ils étaient encore moins nombreux à l’époque l’enseignement attirait tous ceux qui y voyaient un des rares moyens de toucher un salaire assuré à vie. ()

En Économie Distributive, tout le monde touche des revenus. Donc ne font profession d’enseignant que ceux qui en ont la vocation, ce qui est pour nous, au départ, la meilleure garantie qu’ils chercheront à faire bien leur travail, qui les intéresse, et non pour l’argent qu’il leur rapporte. ()

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1 Éditions Syros (1984), ou à défaut Voici la Clef (1996)

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publié dans le n°7 de septembre 2011, mis en ligne le 16/12/2011


Quelques questions de fond sur l’éducation…

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1 : L’éducation, ça coûte cher, très cher, bien plus que nous ne croyons : locaux, enseignants (salaires et formation), administration, entretien, matériel (et pas seulement le papier, ou les livres ou même les ordinateurs, ou les ballons, mais les ateliers et les machines dans les formations techniques, etc… Plus le transfert des élèves, un des plus gros budgets du Conseil Général !)

Alors, QUI PAYE ?

  • Ceux qui reçoivent l’éducation ? Ou plutôt leurs parents !? Injuste ! Car il faut être riche, très riche.

  • Ceux qui ont besoin de gens formés : les entreprises. C’est juste. Mais… qui paiera les études des médecins ? Les malades ? Et des musiciens ? Etc…

  • Des organisations humanitaires et caritatives : c’est ce qu’ont fait, et font encore à certains endroits, les Églises, ce que font des ONG dans d’autres pays. Avec quel argent ? Celui qu’on veut bien leur donner… volontairement.

  • La société : l’État. (Ce pourrait être collectivités territoriales, communes, régions). C’est-à-dire les contribuables. Nous. C’est le plus juste, le plus solidaire, car c’est une redistribution.

MAIS… les payeurs ont, c’est inévitable, un certain contrôle des contenus : ils peuvent payer ceci et pas cela…

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2 : À qui profite l’éducation ?

Aux bénéficiaires ? À leurs familles ?

À la société ? À qui dans la société ? Elle forme ses agents, ses responsables, ses éboueurs, ses médecins…

Aux entreprises ?

À l’État ?

2bis : Qui tire profit de telle ou telle partie de l’éducation, de tel ou tel point des programmes scolaires ? Qui a intérêt à ce que tout le monde parle anglais ? Le capitalisme international… Qui a intérêt à ce que tout le monde étudie l’économie (obligatoire en Seconde depuis 2010) ? Est-ce pour que personne ne puisse contester l’économie libérale ? Qui a intérêt à ce que la musique ne soit pas dans les programmes et reste un luxe élitiste ?

Parfois, aussi, les enseignants, qui veulent garder leur gagne-pain, ou de bonnes conditions de travail…

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3 : Qui organise l’école ? (en France, aujourd’hui).

1: L’enseignement privé hors contrat :

  • très cher (voir plus haut)

  • autonome dans ses contenus, ses effectifs, sa formation des enseignants, sa pédagogie;

  • Ex : Écoles Steiner : l’émanation d’un groupe particulier, la pensée anthroposophe. un luxe, passionnant peut-être…

2: L’enseignement privé conventionné :

  • nettement moins cher, car l’État paye les frais d’enseignement (salaires…)

  • les parents, l’association organisatrice, ont part à l’organisation sur certains points

  • l’État impose un cadre généralement très semblable à l’Éducation Nationale.

  • Ou moins semblable : cas des MFR,

3: L’Éducation Nationale

  • l’école est gratuite

  • c’est l’État, donc les contribuables, donc nous tous, qui paye à peu près tout : c’est donc la plus solidaire !

  • cadre très normé, liberté pédagogique assez étroite (variable selon les époques)

  • (à noter qu’une partie dépend du Ministère de l’Agriculture : elle est plus souple et plus créative…)

Ne confondons pas justice sociale et liberté : le plus juste, c’est l’Éducation Nationale. Et c’est là où il y a le moins de liberté !

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4 : Qui décide des contenus ? de ce qu’on doit apprendre ?

  • Ceux qui vont apprendre ? Mais ils ne savent pas…

  • Leurs parents ? Sauront-ils mieux ?

  • Les enseignants ? Ne défendront-ils pas leur bifteck ?

  • La société : sous quelle forme ?

    • L’État ?

    • Les collectivités locales ?

    • Les groupes qui en ont besoin, par exemple les entreprises ? Qui défendra le grec ou le dessin ?

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5 : Rentabilité : Un établissement scolaire n’est pas rentable comme une entreprise. MAIS l’éducation doit être « rentable » pour la société : celle-ci (c’est-à-dire nous) a besoin de gens formés (médecins, agriculteurs, plombiers, ingénieurs… mais aussi musiciens, animateurs, comédiens…). Et elle y investit (voir 1). L’école doit donc fonctionner et produire des compétences.

ET une école qui ne fonctionne pas annonce des explosions sociales à venir : par manque de gens formés… et par manque d’insertion sociale efficace pour d’autres.

Rentable donc… mais à quelle échéance ? Lointaine ! Bien plus lointaine que n’importe quelle échéance électorale !

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6 Zéro défaut : Notre société, hyper-technicisée, a absolument besoin du zéro défaut (nombreux exemples). Or l’éducation demande le droit à l’erreur : considérée avec indulgence, comme une étape de la formation, elle doit être analysée, travaillée, dépassée, pour ne pas détruire la personne par une sanction.

MAIS QUAND le passage de l’indulgence au zéro défaut doit-il se faire ? Qui saura être impeccable si on ne lui a appris que l’à-peu-près ? ET pourquoi être intransigeant sur une erreur qui ne portera jamais tort à personne ?

Faut-il sélectionner ? Parfois, oui : je veux que mon médecin soit compétent, que le technicien de la centrale nucléaire soit parfait ! Mais qui sélectionner ? Comment, sur quels critères ? Et tout le monde doit avoir sa place !

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Je n’ai pas les réponses, mais ces questions sont incontournables.

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Hélène Bourdel

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publié dans le n°7 de septembre 2011, mis en ligne le 16/12/2011


Éduquer et/ou former : des tensions difficiles !

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Moitié en réponse et moitié dans le prolongement de larticle de Dominique Humbert, voici quelques pistes de réflexion, issues de divers engagements syndicaux, et de la lecture de La Crise de léducation, article de la philosophe Hannah Ahrendt (1965).

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Léducation se situe dans la tension entre deux objectifs qui sont tous deux incontournables : préparer lenfant au monde et protéger lenfant du monde. Cela va se traduire par Read more »


Vincennes, années 1970 : qui évalue quoi ?

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Au XIXème siècle, des universités allemandes n’avaient pas d’examens intermédiaires : l’étudiant y décidait tout seul, au bout d’un certain nombre d’années, qu’il était prêt à soutenir sa thèse… En France, dans les années 1970, dans certains départements de l’Université de Vincennes, il y a eu des tentatives d’auto-évaluation…

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Pourquoi revenir aujourd’hui sur des pratiques qui il y a 40 ans restèrent confinées à de petits cercles de « gentils et méchants marginaux » qui avaient tous pour objectif, gentils et méchants, de renverser l’ordre établi, et qui divergeaient seulement sur la méthode à employer ?

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« Renverser lordre établi »Il y aurait donc un lien entre le renversement de lordre établi et la manière dévaluer les étudiants à luniversité. Oui sans doute, mais il reste à définir la qualité de Read more »


Le revenu de citoyenneté au Brésil : rendez-vous manqué ?

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Le Brésil avait créé la surprise en 2004 en adoptant une loi sur le Revenu Citoyen. Sept années plus tard, le réalisme politique a eu raison du projet. Une expérience à décrypter pour éviter de refaire les mêmes erreurs.

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Dès son premier mandat de sénateur de l’État de Sao Paulo en 1990, le membre et cofondateur du Parti des Travailleurs Eduardo Matarazzo Suplicy a proposé des idées radicalement nouvelles pour une redistribution des richesses et le traitement de la pauvreté. Son premier projet de loi en 1991 pour la création d’un impôt sur le revenu négatif n’avait pas été voté… mais à force de persévérance, le Président Lula a signé le 8 Janvier 2004 la loi brésilienne instituant un revenu de citoyenneté, qui avait été approuvé à l’unanimité par le Sénat puis par la Chambre des Députés1.

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Le gouvernement Lula devait regrouper quatre programmes : bourses scolaires, bourse alimentation, aide au gaz et carte d’alimentation (Faim Zéro), pensant qu’il valait mieux que les bénéficiaires puissent utiliser à leur guise l’argent reçu. Une mise en place progressive était prévue, en fonction des ressources disponibles du gouvernement (donc dépendant des résultats économiques) en commençant en 2005 par 11,4 millions de familles (plus du quart des habitants du pays) dans les régions les plus pauvres. L’objectif à terme était de verser un revenu à tous les citoyens, sans condition de ressource (ce qui élimine les coûts et lourdeurs des services d’évaluation des ressources, et supprime la stigmatisation du pauvre qui n’a plus à déclarer des revenus insuffisants).

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Qu’est devenu ce projet sept ans plus tard ? Malheureusement, très peu par rapport à son ambition, car les décrets d’application n’ont pas été rédigés et la loi n’a jamais vu la lumière. En pratique, elle a été remplacée par d’autres politiques sociales focalisées, considérées plus valables du point de vue des urgences sociales. Elles n’ont guère avancé dans le sens d’une transformation des assistés en vrais « citoyens » responsables du bien commun et de l’ensemble des décisions politiques.

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Je connais personnellement le Sénateur Eduardo Suplicy depuis une trentaine d’années. Tout au début des années 80, nous avions lancé ensemble un programme de théâtre d’avant-garde dédié à la promotion de la démocratisation à partir d’activités culturelles dans le milieu syndical, là où est né le Parti des Travailleurs, pendant la dictature militaire qui a duré de 1964 à 1985, la plus longue du pays. Il faut donc reconnaître sa patience historique, son obstination et la fermeté de ses idées. C’est sans doute pour cela que le Président Lula avait signé cette loi en 2004. Mais cela n’a pas suffi.

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I l y a, cependant, deux remarques qui me paraissent importantes deux décennies plus tard. D’abord, il faut bien reconnaître que de nouveaux mouvements sociaux, tels que le Mouvement des Travailleurs sans Terre (MST) et le mouvement de l’économie solidaire, se sont bien développés, de façon autonome, sans que les politiques publiques ne les favorisent. D’autre part, le Budget participatif, né à Porto Alegre puis répandu dans presque deux cent villes dans le pays, a représenté un courant contre-hégémonique aux tendances néolibérales, qui à son tour a poussé un vigoureux mouvement de construction de citoyenneté.

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Ces deux courants nous semblent montrer que « rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est arrivée » (Victor Hugo) : ce ne serait donc pas un rendez-vous manqué pour la construction de la citoyenneté, même si celle-ci a commencé sans le revenu de citoyenneté que l’on attend depuis si longtemps.

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Heloisa Primavera

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Article d’HP « Le revenu de citoyenneté au Brésil : l´histoire d’une obstination ou manque d’approche systémique ? »

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publié dans le n°6 de juin 2011, mis en ligne le 15/12/2011


Dividende universel en Alaska

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Du côté des pays « riches », l’Alaska a ouvert la voie, il y a 50 ans, certes avec des options très éloignées de l’Économie Distributive, à des redistributions de richesse par dividende universel.

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Les grandes contrées nordiques de l’Alaska sont peu peuplées (650 000 habitants) mais connaissaient le plus fort taux de chômage et le plus faible niveau de croissance des USA. Le pétrole assurait environ 90 % du revenu de l’État.

Au milieu des années 1955, Jay Hammond, maire conservateur du petit port de pêche Bristol Bay, proposa Read more »


Namibie : la misère disparaît avec le BIG

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Le Revenu d’Existence n’est pas n’est pas une lubie de pays « riches » : le BIG expérimenté en Namibie nous montre que la grande pauvreté pourrait disparaître du jour au lendemain.

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Le contexte

En Namibie, indépendante (de l’Afrique du Sud) depuis 1990, règne l’abondance : tant en ressources minérales et halieutiques qu’en pauvreté. Le pays présente les plus grands écarts de revenus au monde. Soucieux daméliorer la situation, le gouvernement a créé en 2002 une commission, laquelle a Read more »


Le salaire à vie des retraités

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Ses idées* auraient pu nous éviter la défaite de 2010 dans la lutte pour la défense des retraites. Plutôt que de stigmatiser les retraités, Bernard Friot propose à l’inverse une émancipation des travailleurs pour qu’ils bénéficient du salaire à vie, comme les retraités.

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« Je n’ai jamais autant travaillé, je n’ai jamais été aussi heureux de travailler ! » C’est l’émerveillement de Read more »